En guise de préface

 

 

J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Selon les tempéraments, les uns préféreront la bonne d’abord, la mauvaise ensuite ; ou inversement.

Afin de ne pas empiéter sur les goûts liés à votre tempérament, je vous invite à aller consulter la bonne nouvelle page 219 et la mauvaise nouvelle page 223. une surprise vous attend !

 

Ce qui a un jour attiré mon attention au sujet du combat spirituel, c’est ce que saint Paul dit dans sa Première lettre à Timothée : « La recommandation que je t’adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c’est que, d’après elles, tu combattes le bon combat, possédant foi et bonne conscience. »

Il lui redira un peu plus tard : « Combats le bon combat de la foi, conquiers la vie éternelle à laquelle tu as été appelé et pour laquelle tu as fait une belle profession de foi en présence de nombreux témoins » (1 Timothée 1, 18 ; 6, 12).

 

Puisque Paul demande à Timothée de livrer le « bon » combat, c’est qu’il y en a un mauvais. De plus, le terme grec recouvre deux aspects : le bon et le beau. Le combat proposé, non content d’être bon, est aussi beau, car nous combattons pour une noble cause avec de beaux moyens. Notre cause est bonne et belle. Nous avons de quoi en être fiers.

Depuis cette prise de conscience, je n’ai eu de cesse de discerner ce que sont le bon et le mauvais combat. J’ai appris beaucoup à travers l’approfondissement des Écritures, ma propre expérience spirituelle, l’accompagnement spirituel et la prédication de retraites sur ce thème. Ce sont ces fruits que je désire partager avec vous dans ce livre.

Vivre, c’est combattre !

Pas un matin sans se faire violence, pas une journée sans défis à relever.

Comme tout homme vivant sur cette terre, nous sommes atteints par ce que le Catéchisme appelle la concupiscence  :

 

La nature humaine n’est pas totalement corrompue : elle est blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à l’empire de la mort, et inclinée au péché (cette inclination au mal est appelée « concupiscence »). Le Baptême, en donnant la vie de la grâce du Christ, efface le péché originel et retourne l’homme vers Dieu, mais les conséquences

pour la nature, affaiblie et inclinée au mal, persistent dans l’homme et l’appellent au combat spirituel. » (Catéchisme de l‘Église Catholique § 405)

 

Nous sommes appelés à lutter pour ne pas nous dégrader. Nous n’avons pas d’autre choix si nous voulons être tout simplement des hommes.

La question qui se pose à nous et que, bizarrement, nous ne nous posons que très rarement, est la suivante : « Pour quoi je combats ? »

Quel est le but que je veux atteindre ? Qu’est-ce que je veux conquérir ?

Et si cette question n’est pas posée aussi clairement : où me mène le combat que je mène ?

C’est souvent dans les situations extrêmes que l’on en prend conscience. Combien de fois j’ai entendu dire de tel malade : « Il a cessé de se battre. » En réalité, quelle que soit sa croyance, il a perdu la foi en la victoire. Conclusion, il s’est laissé mourir.

Se battre est donc l’une des caractéristiques de la vie... ou de la survie (selon le regard que l’on a) en ce monde. Or, il est bon de vérifier deux aspects de ce combat  :

 

  1. Est-ce que je mets en œuvre les bons moyens ? 
  2. Quel est le but pour lequel je combats  ?

 

Le chrétien n’est pas exempté de ce questionnement. Pour lui, ce questionnement est essentiel, mieux encore : existentiel.